Transport à la péruvienne: le colectivo

Fin du trek. Nous arrivons en même temps qu'un colectivo (minibus). Le temps de jeter nos sacs sur le toit, nous voila partis sur une piste de montagne… jusque la, tout va bien.
Petite précision: le terme´´colectivo´´ pour désigner ce moyen de transport est très approprié. En effet, le but du propriétaire est d'optimiser le trajet. Une seule solution, remplir chaque espace vide. C'est ainsi que nous nous retrouvons à une vingtaine alors que le minibus est prévu pour 15 personnes maxi. Comme si cela ne suffisait pas, il rajoute un sac de céréales de 50 kilos, histoire de bien caler le tout.
Delphine se retrouve sur la banquette arrière, compressée entre 3 péruviens bourrus emmitouflés dans de gros pulls en laine (vous savez, celle qui est bien chaude et qui gratte). Pour ma part, je suis dans une position plus agréable puisque écrasé contre la porte latérale, la jambe droite tendue passant sous un siège alors que la gauche est repliée, l'ensemble formant un angle a 120 degrés…
Le début du trajet se passe bien, mais rapidement, l'atmosphère change… Delphine commence a souffrir de la chaleur (merci la laine) et bien sur, il n'y a pas de vitre a arrière pour aérer un peu. Quant a moi, je commence a perdre toute sensation de ma jambe gauche, mais au moins, je suis a côté de la fenêtre qui coulisse, OUF ¡ Face aux gestes désespères de Delphine me suppliant d'ouvrir la vitre, je fais une tentative vite avortée par mon voisin d'en face… il faut préciser que le minibus ne fait que monter depuis une heure, et qu'a proximité de nous, ce n'est qu'une succession de glaciers et de sommets enneiges, par conséquent, la température avoisine les 5 degrés
La montée est interminable, les virages s'enchaînent les uns après les autres, le minibus, qui doit être un modèle récent des années 60, commence a chauffer, je suis bien placé pour en parler, étant assis sur la boite de vitesse, je ressens une vive chaleur sur mon postérieur, contrairement a mes 2 jambes qui m'ont abandonnées.
Apres un passage a 5000 mètres, nous entamons la descente… paysage grandiose, les plus hauts sommets de la cordillère Blanche nous entourent. Tout en bas, on aperçoit deux lagunes aux eaux turquoises…féeriques… et pourtant, des les premiers virages, certains visages commencent à se crisper… à ma droite, ma voisine montre des signes physiques peu rassurants…sueur, pâleur… Devant Delphine, un petit chico zappe ces étapes là, et restitue son petit dej, un peu dans un sac plastique, et beaucoup sur ses vêtements. Pour ne pas être en reste, ma voisine imite le petit garçon, mais de façon plus classe, la tête sous une couverture. Je pense au porridge que j'ai englouti ce matin… non, ce n'est pas une bonne idée, j'essaye de me concentrer sur le paysage… ou bien sur Delphine, que je vois décoller de sa banquette à chaque bosse, et retomber lourdement entre ses deux voisins impassibles. Un peu plus tard, ce n'est pas Delphine que je vois bondir, mais mon sac a dos qui a décidé de sauter du toit du minibus…pas grave, on s'arrête, j'embarque le sac avec moi… (si si, il reste encore de la place ¡) et on finit ce trajet de 3 heures interminables dans un mélange d'odeurs, de chaleur et d'estomac retournés !
ITINERANCE-ANDINE
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