Aux abords des routes péruviennes, des chiens nonchalants se prélassent,
traversent ou se posent parfois au beau milieu de la voie. En général,
les voitures klaxonnent ou freinent pour les éviter.
Aujourd'hui, le conducteur du taxi collectif fonce. Un chien traverse. On
le voit, il est à 20 mètres. La voiture ne rétrograde
pas, ne l'évite pas, ne freine pas.
Je crie, je pleure. Le choc est sourd, macabre. Le conducteur exécute
le signe de la croix, et continue sa route, comme si de rien n'était.
Facile. Trop facile de faire les pires conneries, puis de tout gommer d'un
geste symbolique qui absout.
Et puis de toute façon, dans la religion catholique, les animaux
n'ont pas d'âmes, alors…