La douce incertitude du voyage

Le voyage force à la rupture. Les ruptures géographiques nourrissent une temporalité singulière, ou le quotidien et les habitudes ne peuvent pas sournoisement s'insinuer. La fluctuation des envies, au gré du soleil, de la pluie et des rencontres, crée une autre forme de rupture, en modifiant la trajectoire initialement prévue. L'itinéraire se transforme alors en itinérance, colorée d'une douce incertitude, la douce incertitude du voyage… Une sensation fraiche de lâcher-prise, cette faculté à suivre ses envies en se laissant porter par son instinct, sans penser au lendemain. Cette capacité a modifier, changer ou renoncer a des buts sans que cela ne nous perturbe. Lâcher prise pour accepter de s'ouvrir à l'imprévu et y prendre du plaisir. Accepter de ne pouvoir changer le cours des choses, mais simplement la manière de les percevoir. Fixer son attention sur l'ici et maintenant.
Cette impression fugace d'approcher la liberté intérieure rentre alors en conflit avec des freins mentaux construits socialement: la maitrise du temps, et son cortège d'anticipation, d'organisation, de compartimentation et d'optimisation. L'esprit alterne entre ses deux états contradictoires… lâcher prise… contrôle… lâcher prise…
On apprend, on balbutie… pas de pression, simplement apprécier la douce incertitude lorsqu'elle se présente, la laisser s'installer confortablement, l'identifier de manière a faire appel a elle quand il y a besoin…On apprend…