Les livres "trotamundos" (globe-trotters)

Le système du "book-exchange" est une bénédiction. Certaines auberges mettent à disposition une petite bibliothèque de livres d'occasion en différentes langues. Le principe consiste à échanger un livre contre un autre. Les bouquins voyagent ainsi au même titre que leurs multiples lecteurs, passent dans d'autres mains, font vibrer d'autres coeurs.
Leurs couvertures craquelées, leurs pages cornées et griffonnées racontent une autre histoire que celle qu'ils recèlent.
Les livres en français sont rares. Aussi, lorsque nous en dénichons un, nous ne faisons pas les difficiles. Grâce à ces non choix, nous avons pourtant découvert des petites perles que nous vous livrons ci-après:

La valse lente des tortues, de Katherine Pancol
Ce livre est une bourrasque de vie... Un baiser brûlant du seul qu'on ne doit pas embrasser... Deux bras qui enlacent ou qui tuent... Un homme inquiétant, mais si charmant... Une femme qui tremble et espère ardemment... Un homme qui ment si savamment... Une femme qui croit mener la danse, mais passe son tour... Des adolescents plus avertis que les grands... Un homme qui joue les revenants... Un père, là-haut dans les étoiles... qui murmure à l'oreille de sa fille... Un chien si laid qu'on s'écarte sur son passage... Des personnages qui avancent obstinément... comme des petites tortues entêtées... qui apprendraient à danser lentement, lentement... dans un monde trop rapide, trop violent...
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L'élégance du hérisson, de Muriel Barbery
" Je m'appelle Renée, j'ai 54 ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. " " Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. "
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