les Yamanas, les Kaweskars, les Manelen'ks et les Shelknams, peuples
nomades de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs, étaient jusqu'en
1864 les seuls habitants de la Terre de Feu. Ces amérindiens formaient
des micro-sociétés familiales sans chef, où le partage
était le seul mot d'ordre. Les hommes chassaient le lion de mer,
le guanaco et le cormoran. Les femmes pêchaient, collectaient des
mollusques et des crustacés et cueillaient des fruits sauvages
et des champignons. L'échouage de baleines constituait parfois
un apport de nourriture bien venu.
Nomades, ils fabriquaient des huttes de fortunes (choza) abandonnées
en l'état pour être ensuite librement occupées par
d'autres clans. Leur bien le plus précieux, un canoë en bois
de coihue, constituait leur unique moyen de transport et de subsistance.
Les indiens conservaient toujours un feu allumé dans leur canoë
car ils y passaient de longues heures immobiles à pêcher.
Ils vivaient nus ou simplement recouverts d'une peau de bête en
hiver. Constamment exposés au climat fuégien, des vêtements
auraient été inutiles car systématiquement mouillés,
alors qu'une peau nue enduite de graisse est finalement bien plus saine.
Les peuples premiers virent d'abord arriver quelques bateaux européens
venant pêcher la baleine dans leurs eaux. Puis les bateaux accostèrent
pour prélever du bois.
En 1864, une mission anglicane s'installa au lieu actuel d’Ushuaïa
pour adapter ces « sauvages » aux coutumes européennes
et pour les évangéliser.