Promenade à Valdès
Une longue, très longue
voie, presque mystérieuse, ouverte en ligne droite, interminable...
De part et d'autre, en sentinelles souples, dansent des touffes de
la pampa. Leurs teintes vert-cru ou jaune paille caressent les cailloux
du chemin.
La vie semble inexistante au premier regard et des rafales de vent
vous poussent inexorablement. Quand, soudain, la course effrénée
d'un grand lièvre, là, sous les yeux, laisse le voyageur
bouche bée...
Alors il écarquille les yeux, avide d'autres visions surprenantes,
dévoilées.
Il n'est pas déçu, mais il faut savoir attendre... :
un curieux animal, puis deux, puis trois, promènent leurs gracieuses
silhouettes.
Les guanacos vous saluent bien !
Sur la lande sèche, épineuse à perte de vue,
le temps s’écoule lentement, juste bousculé tout
à coup par un renard qui s'esquive derrière les bosqueteaux.
Par instant, des nuées se précipitent, enveloppent les
tamaris autour d'une estancia.
Le ciel va s'assombrir... Il devient d'étain et largue de menus
crachins. Le vent file toujours, à perdre haleine.
Pourtant l'éclaircie va jouer un air tiède et revigorant
après la dernière bourrasque, dans des pépiements
d'oiseaux et l'agacement des sternes dérangées.
Nature magique, sauvage, patagone, tu me plais bien !
Marie-France
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