La péninsule de Valdés ou le spectacle de la vie sauvage

Au premier abord, la péninsule de Valdés déçoit le voyageur. Des étendues planes d'herbes sèches à perte de vue traversées d'une mauvaise piste constituent un spectacle monotone où seul le néant accroche le regard.
Cependant, la steppe magellanique s'apprivoise, et distille ses splendeurs secrètes au compte-goutte. L’œil doit s'exercer à distinguer le cou longiligne du nandou des hauts chardons, repérer les guanacos à la robe cuivrée dans les herbes dorées de la pampa, surprendre les maras, lièvres ou renard gris jouant à cache-cache dans les épineux.
Soudain, lové dans une dépression à 42 mètres au dessous du niveau de la mer, un salar dévoile sa blancheur aveuglante...
Plus loin, l'arrivée à l'océan offre l'époustouflant spectacle de gigantesques colonies de lions et d'éléphants de mer se prélassant sur des plages vierges, ou pêchant dans des eaux émeraudes. A la bonne période, il est même possible d'observer des orques s'échouer volontairement sur les plages pour attraper de jeunes éléphants de mer, ou admirer les sauts de la baleine franche australe venant se reproduire chaque année dans le Golfo Nuevo.
Spectacle d'une rare puissance et d'une beauté émouvante... Pourtant, l'observation d'animaux sauvages dans leur milieu naturel devient sur notre planète une chance de plus en plus rare.
Delphine

Promenade à Valdès

Une longue, très longue voie, presque mystérieuse, ouverte en ligne droite, interminable...
De part et d'autre, en sentinelles souples, dansent des touffes de la pampa. Leurs teintes vert-cru ou jaune paille caressent les cailloux du chemin.
La vie semble inexistante au premier regard et des rafales de vent vous poussent inexorablement. Quand, soudain, la course effrénée d'un grand lièvre, là, sous les yeux, laisse le voyageur bouche bée...
Alors il écarquille les yeux, avide d'autres visions surprenantes, dévoilées.
Il n'est pas déçu, mais il faut savoir attendre... : un curieux animal, puis deux, puis trois, promènent leurs gracieuses silhouettes.
Les guanacos vous saluent bien !
Sur la lande sèche, épineuse à perte de vue, le temps s’écoule lentement, juste bousculé tout à coup par un renard qui s'esquive derrière les bosqueteaux.
Par instant, des nuées se précipitent, enveloppent les tamaris autour d'une estancia.
Le ciel va s'assombrir... Il devient d'étain et largue de menus crachins. Le vent file toujours, à perdre haleine.
Pourtant l'éclaircie va jouer un air tiède et revigorant après la dernière bourrasque, dans des pépiements d'oiseaux et l'agacement des sternes dérangées.
Nature magique, sauvage, patagone, tu me plais bien !

Marie-France

ITINERANCE-ANDINE
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