On appelle Tierra del Fuego l'archipel localisé
au bout du monde, à l'extrémité australe du continent
sud-américain. Cette province, divisée entre le Chili et l'Argentine,
comprend L'Isla Grande, où se trouve la ville d'Ushuaïa
ainsi qu'un chapelet de fjords et d'îles beaucoup plus petites. C'est
ici aussi que, entourés d'eaux tumultueuses, les quelques rochers
du Cap Horn signent le partage des eaux entre les océans
Atlantique et Pacifique.
L'accès à la Terre de Feu s'effectue en traversant
par bateau le Détroit de Magellan, un passage maritime reliant
également les deux océans, où sévit un phénomène
climatique aussi soudain que dangereux appelé le grain blanc : l’effondrement
d'une masse d'air entraîne des rafales d'une violence extrême
de la puissance d'un ouragan.
Quatre heures de bus dans la pampa sont ensuite nécessaires pour
rejoindre Ushuaïa. La ville la plus australe du monde
se trouve prise en sandwich entre les montagnes enneigées du cerro
Martial et la baie aux eaux calmes du Canal de Beagle, un ancien
glacier.
Mais pourquoi ce nom, Terre de feu, alors que l'on ne voit ici
ni lave ni volcan ? En arrivant de nuit sur la côte australe, les
premiers explorateurs aperçurent de leurs embarcations de nombreux
feux entretenus en permanence par les amérindiens Yamanas
pour se réchauffer.
Ushuaïa, Cap Horn, Canal de Beagle, Détroit de Magellan, Terre de Feu... Nous nous sommes tant délectés de ces noms mythiques en contemplant de concert les cartographies obsolètes de ces contrées légendaires sur lesquelles des dessins de monstres chimériques bicéphales peuplent les océans...
« Faire de ses rêve des souvenirs » (Sylvain Tesson).