Ushuaia, Terre de Feu, Cap Horn, Ultima Esperanza...A l'évocation
de ces noms au parfum d'aventure, ce sont des dizaines d'histoires qui
me viennent à l'esprit, des récits mythiques.
La Patagonie représente dans notre imaginaire une terre inhospitalière
et brute, une terre indomptée et indomptable. Ici les lois sont
régies par les éléments et la présence de
l'homme est à peine tolérée.
Parmi ces éléments il y en a un qui règne en maître,
c'est le vent.
De son souffle incessant, venu du Pacifique ou descendant des montagnes,
il sculpte les paysages, torture les quelques arbres qui osent une poussée
verticale, déplacent les eaux des lacs et s'il peut parfois prendre
un peu de repos ce n'est que pour mieux s'intensifier et faire courber
l'échine à ceux qui tentent de le défier.
Dans cet environnement l'homme est à sa place originelle, une place
petite, infime où l'humilité doit être la principale
qualité. En contrepartie la Patagonie vous dévoile alors
ses charmes, fjords grandioses, glaciers majestueux se jetant dans ses
canaux, ciel austral clair-obscur, dauphins jouant dans les eaux glaciales
sous le vol tournoyant des condors...
Non, la Patagonie n'est pas un lieu austère, elle est seulement
le domaine d'un poète libre et rebelle que l'on nomme vent...