Alejandro se fait vieux aujourd'hui. Il continue à porter des charges
bien trop lourdes pour son corps fatigué et des douleurs osseuses
le clouent parfois au lit. Heureusement, ses deux fils sont là pour
l'aider. Paulo prépare un projet d'écotourisme pour les vieux
jours de ses parents.
Question politique, Alejandro n'approuve pas la lutte violente de la fraction
militante Mapuche visant à s'opposer à l'expropriation de
leurs terres et à revendiquer leurs droits. Il assimile toute forme
de violence à du terrorisme et préfère prier et s'en
remettre à Dieu. La vallée dans laquelle il vit est pourtant
menacée par un projet d'installation d'une mini-centrale hydroélectrique
sur le lieu sacré de célébration de leur Ngillatun.
Même si ces terres appartiennent à la communauté, le
gouvernement pourrait donner l'accord au projet car les rivières
sont la propriété de l'état. Mais Alejandro reste confiant,
il est persuadé qu'une prochaine cérémonie sacrificielle
fera avorter le projet.
Bien sur, il n'est pas en faveur du gouvernement de droite actuel favorisant
les riches propriétaires au détriment des classes populaires,
mais de toute manière, il ne comprend pas grand chose à tout
cela, lui qui ne sait pas lire un livre et qui le reconnaît humblement.
Alors, lorsque lors d'un repas, le sujet politique est abordé, il
baisse les yeux, et laisse parler ses enfants.