Nous avons tout d'abord hésité à aller
en Antarctique. Avons-nous le droit de venir polluer de notre présence
l'un des derniers endroits à peu près vierges de la planète
? D'autant plus qu'il y a eu par le passé des contaminations humaines
involontaires amenant en Antarctique des espèces non endémiques
(algues, étoiles de mer, moules, méduses) colonisant les fonds
marins. En 1975, l'introduction intentionnelle de 5 chats a été
fatale à de nombreux oiseaux. Vingt ans plus tard, on dénombrait
2500 chats. Depuis 2005 les scientifiques ont réussi à éradiquer
cette espèce nuisible aux fragiles écosystèmes de l'Antarctique.
De même, l'introduction accidentelle de souris présentes dans
les cales des bateaux a été une catastrophe pour les albatros.
Ces petits mammifères inoffensifs ont en effet muté pour s'adapter
à ce climat hostile et se sont transformés en méga-souris
s'attaquant aux œufs des gros oiseaux