Les castors ont été introduits en Terre
de Feu par l'Armada d'Argentine en 1946 pour développer l'industrie
de la fourrure. Un échec. Le climat en Terre de Feu est beaucoup
moins froid qu'au Canada. Ces derniers ont développé des
fourrures de faible épaisseur sans valeur marchande possible. De
plus, les prédateurs naturels des castors (ours, loup, lynx) sont
inexistants dans ces contrées. Les rongeurs se sont alors développés
rapidement avec une incidence importante sur tout un écosystème
devenu déséquilibré. Les arbres coupés par
les castors ne recèpent pas. Loin de son habitat naturel, ce rongeur
devient alors un déprédateur de la biodiversité.
Les retenues d'eau créées inondent les espèces natives
de coihues (hêtres) et les font péricliter. Les sols trop
humides, (facteur majoré par la fonte des glaces) deviennent instables
et les arbres sont plus facilement déracinables avec l'effet conjugué
du vent. Des réactions en chaine entrainant progressivement une
catastrophe écologique.
D'un côté, une loi locale autorise la chasse ouverte à
l'année de ces rongeurs considérés comme un fléau
par les autorités argentines et chiliennes, et de l'autre, l'industrie
du tourisme développe et favorise l'image d'un animal dit local,
amical et inoffensif pour l'environnement.
Encore une fois, la loi du profit crée un effet papillon dévastateur sur les écosystèmes.