Catch à la bolivienne
Tous les dimanches, la ville d'El Alto est le théâtre de
la lucha libre, une forme de catch à la bolivienne très
populaire dans le pays. La plupart des coups sont donnés "pour
de faux", les arbitres sont tous cupides et corrompus, les gentils
se battent contre des méchants masques avec force théâtralité,
ces derniers sortant invariablement perdants du combat.
Cependant la "bolivian touch" transforme ce sport en un spectacle
insolite et déconcertant : aux cotés des sempiternels catcheurs
en tenues baroques, se battent des cholitas, ces femmes boliviennes marchandes
de leur état portant quotidiennement le bombero (chapeau melon),
la pollera (jupe) et des tresses jusqu'à la ceinture.
Ces lutteuses en jupons sautent de la troisième corde, volent dans
les airs pour se jeter violemment l'une sur l' autre, se brisent des chaises
en plastique ou des caisses en bois sur la tête, et là, ce
n'est pas de la comédie, le sang coule....
Un groupe de cholitas est à l'origine de la création de
cette forme de catch il y a une dizaine d'années, comme moyen de
revendication des femmes Aymaras contre le machisme des hommes.