CHILI
- Nouvelles centrales hydroélectriques en perspective
(Benjamin Witte, Noticias Aliadas, le 13 mai
2009)
En 2002, nous nous étions fait l’écho de la lutte de quelques familles mapuche contre la construction de la centrale hydroélectrique de Ralco, sur le fleuve Biobío. Lors de l’inauguration du barrage, en 2004, le gouvernement s’était engagé à ne pas autoriser la construction d’autres centrales dans la région. Mais il semble avoir changé d’avis depuis… Texte publié dans Noticias Aliadas, le 13 mai 2009.
Les préoccupations croissantes manifestées
par la population à propos des problèmes que peut engendrer
la construction de barrages à grande échelle n’ont pas
dissuadé l’État chilien d’approuver une série
de projets hydroélectriques qui semble ne pas avoir de fin.
Ces deux dernières années, une campagne très médiatisée
pour la défense de l’environnement, intitulée « Pour
une Patagonie sans barrages », a contribué à faire
naître un débat d’ampleur nationale autour du plan de l’entreprise
HidroAysén de construire cinq ouvrages de retenue sur les fleuves Baker
et Pascua, en Patagonie chilienne. HidroAysén est une entreprise conjointe
constituée par le géant espagnol de l’électricité
Endesa, propriété de la société italienne Enel,
et par la compagnie chilienne Colbún.
Cette campagne, d’abord d’opposition locale, a pris une dimension
nationale pour faire pression sur les entreprises en cause et a réussi,
du moins pour l’instant, à bloquer le projet. Selon des enquêtes
récentes, la majorité des Chiliens désapprouvent actuellement
ce projet pharaonique, en dépit du soutien que lui ont apporté
plusieurs personnalités du gouvernement de la présidente Michelle
Bachelet.
« Les vrais changements, c’est dans la société
civile qu’ils ont eu lieu », a déclaré l’écologiste
Juan Pablo Orrego. « Avec ces campagnes, nous avons mis en évidence
le coût véritable des grandes centrales hydrauliques. Avant,
on voyait en elles une source d’énergie propre, renouvelable
et bon marché. Trois idées préconçues. Avec ces
campagnes, nous avons montré qu’il n’en est rien. »