CHILI
- Nouvelles centrales hydroélectriques en perspective
(Benjamin Witte, Noticias Aliadas, le 13 mai
2009)
La liste de projets s’allonge
S’il est vrai que le mouvement « Pour une Patagonie sans
barrages » a permis d’attirer l’attention sur la construction
de ces usines, l’élargissement du débat au-delà
des projets d’HidroAysén a eu peu de retombées. L’attention
dans le pays étant concentrée sur la Patagonie, les entreprises
énergétiques ont pu agir sous le couvert pour faire accepter
une longue liste de projets hydroélectriques dans d’autres parties
du Chili.
En septembre de l’an passé, l’associé d’HidroAysén,
Colbún, a présenté une étude d’impact environnemental
pour une centrale électrique de 500 millions de dollars sur le fleuve
Biobío, dans la huitième région, au centre-sud du pays.
Deuxième fleuve du pays par la taille, après le Baker, le Biobío
abrite déjà deux des trois plus grands barrages du pays –
Pangue (467 MW) et Ralco (690 MW), d’Endesa –, barrages qui produisent
ensemble environ 9% de l’électricité du pays.
L’affaire ne fit pas grand bruit dans les médias bien qu’en
2004, année de l’inauguration du barrage de Ralco, le gouvernement
chilien se soit engagé, dans un rapport remis à l’Organisation
des États américains, à ne pas autoriser d’autres
projets de cette nature dans la région. Les barrages de Pangue et Ralco
ont donné lieu à d’intenses controverses, non seulement
à cause de leurs répercussions sur l’environnement, mais
aussi parce que leur aménagement a exigé le déplacement
de communautés indiennes mapuche-pehuenche.
Tout porte à penser que l’histoire va se répéter
vu que le barrage d’Angostura, de 360 MW, que Colbún prévoit
de construire au confluent des fleuves Biobio et Huequecura, comportera un
réservoir de 640 hectares dont l’installation entraînera
le déplacement de 45 familles. Plusieurs d’entre elles sont mapuche-pehuenche.
Le comble, c’est que six de ces familles ont déjà dû
déménager pour céder la place au barrage de Pangue.
« Nous demandons au gouvernement de tenir parole, en ce qui concerne
la gestion durable des bassins, le respect du patrimoine culturel mapuche-pehuenche
et l’absence de barrage sur le territoire mapuche-pehuenche »,
a indiqué Freddy Pérez, porte-parole du groupe Aguas libres
de Quilaco (Eaux libres de Quilaco), qui s’oppose au projet.