La liste de projets s’allonge
S’il est vrai que le mouvement « Pour une Patagonie sans barrages » a permis d’attirer l’attention sur la construction de ces usines, l’élargissement du débat au-delà des projets d’HidroAysén a eu peu de retombées. L’attention dans le pays étant concentrée sur la Patagonie, les entreprises énergétiques ont pu agir sous le couvert pour faire accepter une longue liste de projets hydroélectriques dans d’autres parties du Chili.
En septembre de l’an passé, l’associé d’HidroAysén, Colbún, a présenté une étude d’impact environnemental pour une centrale électrique de 500 millions de dollars sur le fleuve Biobío, dans la huitième région, au centre-sud du pays. Deuxième fleuve du pays par la taille, après le Baker, le Biobío abrite déjà deux des trois plus grands barrages du pays – Pangue (467 MW) et Ralco (690 MW), d’Endesa –, barrages qui produisent ensemble environ 9% de l’électricité du pays.
L’affaire ne fit pas grand bruit dans les médias bien qu’en 2004, année de l’inauguration du barrage de Ralco, le gouvernement chilien se soit engagé, dans un rapport remis à l’Organisation des États américains, à ne pas autoriser d’autres projets de cette nature dans la région. Les barrages de Pangue et Ralco ont donné lieu à d’intenses controverses, non seulement à cause de leurs répercussions sur l’environnement, mais aussi parce que leur aménagement a exigé le déplacement de communautés indiennes mapuche-pehuenche.
Tout porte à penser que l’histoire va se répéter vu que le barrage d’Angostura, de 360 MW, que Colbún prévoit de construire au confluent des fleuves Biobio et Huequecura, comportera un réservoir de 640 hectares dont l’installation entraînera le déplacement de 45 familles. Plusieurs d’entre elles sont mapuche-pehuenche. Le comble, c’est que six de ces familles ont déjà dû déménager pour céder la place au barrage de Pangue.
« Nous demandons au gouvernement de tenir parole, en ce qui concerne la gestion durable des bassins, le respect du patrimoine culturel mapuche-pehuenche et l’absence de barrage sur le territoire mapuche-pehuenche », a indiqué Freddy Pérez, porte-parole du groupe Aguas libres de Quilaco (Eaux libres de Quilaco), qui s’oppose au projet.

ITINERANCE-ANDINE
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