CHILI
- Nouvelles centrales hydroélectriques en perspective
(Benjamin Witte, Noticias Aliadas, le 13 mai
2009)
Des antécédents malheureux
Pérez et d’autres opposants au projet espèrent que leurs
arguments seront entendus par la commission de l’environnement de la
huitième région, mais les antécédents font craindre
le pire.
Entre 1997 – lorsque le Système d’évaluation de
l’impact environnemental (SEIA) est entré en vigueur –
et 2007, les autorités chargées de l’environnement ont
approuvé 32 des 34 projets hydroélectriques qui leur avaient
été présentés, selon le chercheur chilien Manuel
José Prieto, doctorant à l’Université de l’Arizona.
Au cours des deux dernières années, cette tendance s’est
poursuivie malgré le succès populaire remporté par la
campagne « Pour une Patagonie sans barrages ». En octobre
dernier, la commission de l’environnement de la quatorzième région,
au sud du pays, a voté à la quasi-unanimité en faveur
d’un projet controversé situé le long du fleuve San Pedro.
La centrale de San Pedro, autre projet de Colbún, comprend une retenue
de 56 mètres de hauteur et un réservoir d’une longueur
de plus de 12 kilomètres ; elle inondera une superficie de près
de 300 hectares.
Entre les principaux opposants au projet figurent l’ancien maire de
Panguipulli, Alejandro Koehler. Il est l’une des vingt personnes qui
furent expulsées de la réunion de la commission de l’environnement
le 21 octobre à Valdivia par une unité anti-émeute des
Carabiniers, la police chilienne.
« Tous nos droits ont été bafoués. Ils nous
ont blessés. Ils nous ont donné des coups. Cette intervention
a été on ne peut plus arbitraire. » Tels sont les
propos tenus par Koehler, placé durant huit heures sous surveillance
policière. « J’ai été prisonnier politique
en 1973. J’ai vécu exilé en Allemagne de longues années.
C’est pourquoi j’avais l’impression de me trouver en plein
rêve surréaliste en me voyant détenu par un gouvernement
démocratique à la conquête duquel nous nous étions
battus. »
