Des antécédents malheureux
Pérez et d’autres opposants au projet espèrent que leurs arguments seront entendus par la commission de l’environnement de la huitième région, mais les antécédents font craindre le pire.
Entre 1997 – lorsque le Système d’évaluation de l’impact environnemental (SEIA) est entré en vigueur – et 2007, les autorités chargées de l’environnement ont approuvé 32 des 34 projets hydroélectriques qui leur avaient été présentés, selon le chercheur chilien Manuel José Prieto, doctorant à l’Université de l’Arizona.
Au cours des deux dernières années, cette tendance s’est poursuivie malgré le succès populaire remporté par la campagne « Pour une Patagonie sans barrages ». En octobre dernier, la commission de l’environnement de la quatorzième région, au sud du pays, a voté à la quasi-unanimité en faveur d’un projet controversé situé le long du fleuve San Pedro. La centrale de San Pedro, autre projet de Colbún, comprend une retenue de 56 mètres de hauteur et un réservoir d’une longueur de plus de 12 kilomètres ; elle inondera une superficie de près de 300 hectares.
Entre les principaux opposants au projet figurent l’ancien maire de Panguipulli, Alejandro Koehler. Il est l’une des vingt personnes qui furent expulsées de la réunion de la commission de l’environnement le 21 octobre à Valdivia par une unité anti-émeute des Carabiniers, la police chilienne.
« Tous nos droits ont été bafoués. Ils nous ont blessés. Ils nous ont donné des coups. Cette intervention a été on ne peut plus arbitraire. » Tels sont les propos tenus par Koehler, placé durant huit heures sous surveillance policière. « J’ai été prisonnier politique en 1973. J’ai vécu exilé en Allemagne de longues années. C’est pourquoi j’avais l’impression de me trouver en plein rêve surréaliste en me voyant détenu par un gouvernement démocratique à la conquête duquel nous nous étions battus. »

ITINERANCE-ANDINE
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