CHILI
- Nouvelles centrales hydroélectriques en perspective
(Benjamin Witte, Noticias Aliadas, le 13 mai
2009)
Trois mois plus tôt, la commission de
l’environnement de la dixième région voisine a rendu un
jugement encore plus surprenant en autorisant l’implantation d’une
centrale hydraulique au cœur du Parc national Puyehue, réserve
naturelle la plus visitée du pays. Comment le gouvernement peut-il
permettre une telle construction dans un parc censé être protégé
par les lois tant nationales qu’internationales ?, se demandent
les détracteurs de la décision.
De même, les écologistes restent perplexes devant la décision
prise en mars dernier d’approuver un gigantesque projet hydroélectrique
que l’entreprise états-unienne AES Gener envisage de réaliser
dans le Cajón del Maipo, vallée située au sud de Santiago
et très fréquentée par les habitants de la capitale pendant
les fins de semaine. Cette centrale de 531 MW captera l’eau de plusieurs
affluents du Maipo, importante source d’eau potable pour les près
de six millions d’habitants que compte Santiago.
La bureaucratie en cause
Les observateurs soutiennent que le problème est fondamentalement lié
aux institutions, que le SEIA n’est pas conçu ni formé
pour évaluer et, par conséquent, bloquer les projets potentiellement
dommageables.
« Le SEIA est un système qui n’est pas fait pour écarter
des projets, ni pour évaluer des propositions de rechange. Il est fait
pour aller dans le sens des projets présentés »,
affirme Prieto. « Il permet aux entreprises d’être
en conformité avec la loi et avec les règlements. Faute de planification
pour la gestion de l’énergie, de l’eau et du territoire,
les projets ne s’inscrivent dans aucun cadre juridique digne de ce nom.
Il est ainsi très facile de respecter la loi. »
Selon les critiques, aucune des commissions régionales de l’environnement
ne jouit d’une véritable autonomie. Toutes sont dirigées
par des gouverneurs régionaux, nommés par la Présidence.
Autrement dit, le processus d’approbation peut facilement être
sujet aux caprices politiques et économiques des membres de la commission
ou de ses supérieurs à Santiago.
Les commissions « n’ont rien d’autonome. Elles font
ce qu’on leur dit à La Moneda [2]. C’est tout. Et
en plus, La Moneda est cooptée par les grandes entreprises de la capitale »,
déclare Orrego. « Défier ce bloc formé par
le gouvernement, les entreprises et les multinationales relève de l’impossible. »
