Colectivo II : le retour

Nous réitérons l'expérience du colectivo au départ de Pomabamba, soit 250 km de piste en pleine montagne à parcourir en sept heures de trajet…

11H, nous embarquons. Bonne surprise, le bus est de dimension beaucoup plus grande que la fois passée. Chaque passager a un siége et les bagages et sacs de céréales sont solidement amarres sur le toit… Grand luxe !

La piste empruntée est tout juste carrossable….je constate que j'ai vraiment perdu du poids…chaque bosse ou nid de poule me fait décoller de 50 cm de mon siége, si bien que nous entamons avec Delphine une danse qui doit paraître grotesque…d'autant plus qu'après 6 jours de trek et pas de toilette du tout, ces mouvements intempestif soulèvent des odeurs pas très fraîches… néanmoins, cette petite gymnastique a l'avantage de me remettre en place les quelques vertèbres tassées durant le trek, j'économise ainsi une séance de kiné (désolé Mr Bourmault !)

Pour égayer un peu plus l'ambiance, le chauffeur du bus décide de nous passer de la musique traditionnelle péruvienne a des décibels faisant pâlir un groupe de hard rock…une musique lancinante, répétitive…vous écoutez un album de 20 titres, vous avez l'impression d'avoir écouté une seule chanson … pendant 7 heures de trajet. Mon voisin de gauche, qui n'aime manifestement pas cette musique, décide d'allumer son petit transistor pour faire concurrence au chauffeur… mes tympans sont au bord de l'implosion…

Coince entre le chauffeur et son co-pilote, je remarque un individu qui se met à gesticuler dans tous les sens et à pousser des grognements et des cris, un gobelet dans la main gauche, une bouteille d'alcool dans la main droite… Le cheveu ébouriffé, l'oeil bovin, il tient un monologue hautement philosophique, tout en proposant a boire au conducteur, qui aurait grand besoin de se concentrer sur la route… en effet, les virages, les montées et les descentes s'enchaînent a un rythme effréné sur une piste pas plus large qu'un sentier de randonnée. C'est a ce moment la que Delphine me dit une phrase rassurante et bienvenue…´´ne regardes surtout pas a droite ! ´´Je jette tout de même un coup d'oeil irrépressible pour observer que nous surplombons un précipice d'un kilomètre, sans glissière de sécurité bien sur, les roues du bus étant a environ 5 cm du vide… J'agrippe la poignée en face de moi, geste qui me sera très utile en cas de chute…




ITINERANCE-ANDINE
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