S'opposer
à la brevetabilité du vivant : Pourquoi ?
Depuis
des millénaires, les paysans cultivent la terre à partir de
semences qu’ils conservent d’une année sur l’autre ;
les réutilisant et les échangeant afin d’améliorer
leur récolte. C’est ainsi qu’ils ont toujours procédé
pour répondre aux besoins alimentaires.
Aujourd’hui ces pratiques universelles et millénaires sont menacées
par la privatisation des ressources agricoles et en particulier par les brevets
qui sont déposés sur les semences élaborées par
quelques firmes. Au fur et à mesure que ces semences brevetées
gagnent du terrain, les paysans deviennent économiquement dépendants
de ces firmes. Et leurs agricultures s’uniformisent. Pourquoi les paysans
seraient-ils contraints d’acheter des semences alors qu’ils sont
capables d’en produire eux-mêmes ?
Quelques
exemples dramatiques de l'appropriation du vivant :
Terminator où la fabrication de semences suicides !
Le brevet américain dénommé « contrôle
de l’expression génique » a été déposé
par la firme semencière Delta & Pine Land avec le soutien du département
agricole des Etats-Unis. L’innovation consiste à breveter des
graines rendues stériles. Les agriculteurs sont donc obligés
de racheter des graines chaque année. En 1999, Monsanto (qui a racheté
Delta & Pine Land) a dû renoncer à la commercialisation des
graines Terminator sous la pression publique... mais d’autres formes
de Terminator sont toujours à l’étude.
Larry et ses haricots magiques :
Petit semencier américain, Larry Proctor, lors d’un voyage au
Mexique en 1994, a acheté, dans un marché local, des haricots.
De retour chez lui, au Colorado, il fait pousser ces haricots, puis sélectionne
les plus beaux, d’une couleur jaune qui lui plait bien, et les replantent,
puis continue ainsi.
Larry fait ce que font depuis des siècles les paysans d’Amérique
centrale et du nord de l’Amérique du sud dont le haricot est
la principale source de protéine végétale. On compte
des milliers de variétés sur leur sol, dont une trentaine de
couleur jaune.