
La cosmovision Aymara est fondée sur le principe de la sacralité
de la nature, la Pachamama, considérée comme une entité
vivante. Elle n'est pas seulement poudre, argile, limon ou roche. Elle
est aussi source d'eau, végétation, faune, humus, tout ce
que l'on voit sous le ciel en une grande unité agissante et parlante.
Avec elle, on dialogue, on participe.
Cette interaction constitue le principe de réciprocité entre
l'homme et la Terre-Mere. Cette dernière est en effet capable de
répondre aux actions des hommes si ces derniers la maltraitent,
par des calamités, des catastrophes naturelles.
Cette vision andine de totalité force ainsi l'homme à des
comportements écologiques de préservation de l'environnement,
contrairement à la vision partielle anthropocentrée du monde
occidental, ne se sentant pas l'enfant de la Terre, la maltraitant sans
aucun sentiment de responsabilité personnelle ou collective.
Le monde andin établit au contraire une relation profonde homme-Nature,
qui se concrétise dans sa vision du monde : la cosmovision Aymara
sacralise l'ordre des écosystèmes. Cette dernière
se centre en effet sur les différents étages écologiques
constituant leur habitat : les Aymaras vivent sur trois niveaux d'altitude
différents, appelés Acapacha (notre monde):
- Les monts (autour de 5000 mètres)
- Les pâtures (entre 3000 et 4000 mètres que l'on appelle
aussi Altiplano)
- Les vallées agricoles de la précordillère (entre2000
et 3000 mètres).


