La Bolivie : De la misère à l'espoir ?(© Ritimo, Cdtm Montpellier, 2007)
Pays le plus haut et le plus isolé d’Amérique
du Sud, la Bolivie est un pays contrasté, qui possède d’importantes
ressources, naturelles et culturelles, mais où les richesses sont très
inégalement réparties, en particulier inaccessibles aux communautés
amérindiennes.
Une société composite et aux grandes inégalités
Selon le recensement national de 2001, la moitié
de la population (9,4 millions) se considère indigène, répartie
entre une trentaine de groupes ethniques dont les principaux sont les Quechuas,
les Aymaras et les Guaranis. Du fait de cette diversité ethnique, le
pays est multilingue avec une quarantaine de langues, presque toutes amérindiennes,
parmi lesquelles 2 langues importantes (en nombre de locuteurs) : le quechua
(34,4 %) et l'aymara (21,1 %). L’espagnol est la langue maternelle de
45% des Boliviens.
La Bolivie est l'un des pays les plus pauvres d'Amérique latine, malgré
de grandes potentialités. L'industrie extractive (gaz naturel, zinc,
argent, plomb, étain, or) se taille la part du lion dans l'économie.
Cependant 36 % de la population vit en milieu rural et la part de l'agriculture
dans l'économie est de 16 % (2004) : soja, tournesol, café,
sucre, fruits, quinoa, coton, fleurs, bois.
On peut remarquer que le commerce équitable commence à apparaître
dans les exportations, en particulier en ce qui concerne le café, le
quinoa et un peu l'alpaga. Mais, sur ce sujet, on s'illusionne peut-être
en raison des documents produits en France par les associations parties prenantes.
Les produits manufacturés rapportent aussi au pays (textiles, produits
chimiques, cuir, menuiserie). Enfin, nouveau venu dans cette activité
économique : le tourisme, qu'on souhaiterait équitable.
Ces richesses sont très inégalement réparties : les réformes
sociales n'ont pas encore eu de résultats tangibles et se heurtent
à une forte hostilité de la part des nantis.
Il existe un clivage culturel et économique flagrant entre l'Ouest
(région andine et vallées d’altitude) et l'Est du pays
(plaines du Chaco, bassin amazonien). L'Ouest est plus indigène et
traditionnel et si les ressources minières y ont eu une place essentielle,
elles ne représentent aujourd’hui qu’une faible part de
l’économie. Les régions de l'Est ont été
colonisées plus tardivement : plus modernes, plus ouvertes sur l'extérieur,
elles ont parfaitement intégré le modèle néolibéral.
Elles abritent l’essentiel des réserves en gaz naturel et sont
utilisées pour des cultures d'exportation, le soja en particulier,
liées aux industries agro-alimentaires.