La révolution national-populiste de 1952 signifia de nombreuses avancées sociales telles que la nationalisation des mines et la fin des oligarchies de l’étain, le suffrage universel, le développement de l’éducation et la réforme agraire. Promulguée en 1953, cette réforme agraire mit en partie fin au système latifundiaire dans lequel quelques grands propriétaires créoles employaient des milliers d’indigènes en situation de quasi-esclavage. Si le travail obligatoire disparut, le démantèlement des grandes propriétés n’eut le succès escompté que dans les régions andines (de l’altiplano et des vallées). Les « prises » d’haciendas ne touchèrent que peu les plaines orientales de la région de Santa Cruz où se développe, depuis quelques années, un Mouvement des paysans sans terre (MST), inspiré de son homologue brésilien.
En 1985, le gouvernement du MNR (Mouvement National Révolutionnaire) de Paz Estenssoro lança les réformes dites « de première génération », qui mirent fin à « l’Etat national ». Dictées par le FMI et la Banque mondiale, ces réformes aboutirent à un désengagement économique quasi total de l’Etat, symbolisé par le décret 21060 : réduction du déficit fiscal, blocage des salaires, libéralisation du marché et des prix, taux de change flexible, rationalisation du secteur public et donc privatisation des entreprises nationales déficitaires, etc. En 1986, la corporation minière, COMIBOL, qui avait été nationalisée en 1952, fut privatisée et 23 000 travailleurs furent licenciés. Cette catastrophe sociale se traduisit notamment par une forte émigration depuis l’Altiplano jusqu’aux zones de colonisation des vallées tropicales andines et de l’Orient bolivien. La libéralisation économique se poursuivit tout au long des années 1990 alors que les mouvements sociaux, souvent à caractère indianiste, se multipliaient.
Le 18 décembre 2005, Evo Morales, président du Mouvement vers le socialisme (MAS), est élu président de la Bolivie au premier tour de l’élection avec 53,74 % des voix. Il est le premier président amérindien. Le 25 janvier 2009, une nouvelle Constitution est adoptée (par référendum) par 58,7 % des voix. Le processus d’élaboration de cette constitution a été le théâtre d’affrontements violents entre les opposants de Morales et ceux qui défendent le projet de refondation de la Bolivie. Cette constitution représente une avancée significative en termes de droits économiques, sociaux et culturels, notamment les droits concernant la santé, l'éducation, l'environnement et l'accès universel aux services de base tels que, entre autres, l'eau, l'électricité, le gaz et les télécommunications.
L'équilibre du pays reste très  fragile, en raison des nombreux clivages culturels et historiques.  Mais l'espoir se maintient, surtout chez les habitants de l'Ouest et dans la population indigène : l'espoir de voir se bâtir une nouvelle Bolivie, libre, juste et digne.

ITINERANCE-ANDINE
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