Les Mapuches : ces gens de la terre (© Ritimo, Ciip, septembre 2009)
Les Mapuches, ces « gens de la terre »,
sont présents en Argentine (environ 200 000) et surtout au Chili
(1 200 000).
Une histoire héroïque et tragique : le peuple mapuche fut
l’un des seuls peuples amérindiens, sinon le seul, à résister
victorieusement au moins partiellement, aux colons espagnols, au point de
contraindre la Couronne espagnole à signer avec eux des Traités,
appelés Parlements, dont le plus célèbre est le Parlement
ou Traité de Quilin (1641).
Traité par lequel la couronne espagnole a reconnu un territoire autonome
allant du fleuve Bio Bio, à la hauteur de Concepcion, jusqu’à
Valdivia, à 600 km au sud).
Par ailleurs, ces Mapuches avaient arrêté victorieusement, avant
l’arrivée des Espagnols, les Incas, à 150 km au sud de
Santiago.
Mais ils furent, à partir de l’indépendance du Chili (1818),
continûment persécutés, chassés de leurs terres,
massacrés par l’État chilien, excepté durant la
très brève période de l’Unité populaire
de Salvador Allende (1970-1973).
Bref historique
L’origine même des Mapuches est incertaine. Hypothèse la
plus probable : les Mapuches auraient émigré au Chili à
partir de la pampa argentine, de la forêt amazonienne et des plateaux
du Chaco paraguayen. Ils descendraient des Tupi-Guaranis. A l’arrivée
des Espagnols (1541), les Mapuches occupaient une partie non négligeable
du territoire chilien, et leur organisation communautaire, sociale et économique
était bien définie, autour du « Lof »,
Leur population était en partie sédentarisée et s’élevait
à environ un million de personnes. Ce qui contredit radicalement l’histoire
officielle encore enseignée au Chili selon laquelle il n’y aurait
eu, à l’arrivée des conquistadores, que des « bandes
d’aborigènes » éparpillés, nomades,
des groupes isolés de chasseurs.