Les Mapuches : ces gens de la terre (© Ritimo, Ciip, septembre 2009)
Chronologie
1541 : arrivée des Espagnols au Chili.
1er janvier 1554 : haut fait du chef mapuche Lautaro,
mythique s’il en fut, qui défait les troupes espagnoles et fait
prisonnier Valdivia, l’un des plus grands chefs militaires espagnols.
6 janvier 1641 : Parlement et Traité de Quilin
(à 20 km de Temuco). Reconnaissance du fleuve Bio Bio comme frontière
et de l’autonomie du peuple mapuche.
13 février 1726 : Second Parlement et Traité
de Negrete. Confirmation du Bio Bio comme frontière. Accords commerciaux.
Les Mapuches s’engagent à être « les ennemis
des ennemis du roi d’Espagne ». Engagement qui sera lourd
de conséquences lors de la lutte des « Criollos ».
1818 : indépendance du Chili. Le nouvel État
accepte que les Mapuches restent souverains sur leur territoire.
1868-1881 : « Pacification de l’Araucanie »,
en fait une véritable guerre d’extermination et de dépossession
menée avec une sauvagerie inouïe contre le peuple mapuche. Des
dizaines de milliers de Mapuches sont massacrés, leur bétail
est abattu, leurs communautés incendiées… Le peuple mapuche
est désormais, à partir de 1881, confiné dans des « réductions »,
qui permettent à peine l’autosubsistance… La superficie
de leurs terres passe de 11 millions à 500 000 hectares…
1970-1973 : le gouvernement d’unité populaire
de Salvador Allende restitue aux Mapuches environ 15 000 hectares,
mais les considère seulement comme « citoyens chiliens »,
et non comme Mapuches ayant leur identité, leur culture, leur langue,
et ayant vocation à devenir autonomes.
1973-1989 : longue période de dictature d’Augusto
Pinochet, durant laquelle les Mapuches eurent beaucoup à souffrir (restitution
des terres données par Salvador Allende à de gros propriétaires,
massacres, disparitions…).
Loi du 22 mars 1979, dite de « dissolution des
communautés » : la propriété collective
des terres est supprimée.
En 1978, Pinochet décide de subventionner les entreprises
forestières qui planteraient au sud du Chili pins et eucalyptus en
vue d’une exportation massive et rentable de bois, de pâte à
papier…, quitte à raser les forêts natives pour leur substituer
des « forêts à bois ».
1989 : transition vers la démocratie, avec l’élection
de Patricio Aylwin comme nouveau Président. Mais la situation des Mapuches
ne change guère…