Une partie du parc est réservée à la
quarantaine des oiseaux. Perroquets, perruches vivent pour la plupart dans
de grandes cages, attendant patiemment que leurs ailes repoussent : des barbares
égoïstes leur coupent une partie de leurs ailes à la base
pour les empêcher de s'envoler et les garder rien que pour eux. Si l'aile
n'est pas trop endommagée, elle peut repousser mais cela prend de six
mois à 1 an. Certaines perruches ont les muscles trop atrophiés
par une vie entière passée en cage et ne pourront jamais voler.
Il y a aussi Balou, un ours de quatre ans rescapé d'un cirque dont
la tanière de brique est isolée dans la jungle du parc. Ce dernier
est promené toute la journée en laisse par deux volontaires
attitrés. Balou est extrêmement friand des feuilles de coca poussant
aux abords des sentiers !
On dénombre enfin de nombreux petits animaux comme les coatis ou les
tortues.
L'ONG Inti Wara Yassi, ce qui signifie respectivement en
Quechua, Aymara et Guarani « Soleil, Etoile et Terre »
ne bénéficie malheureusement d'aucune subvention de l'état
bolivien. Le gouvernement n'arrive déjà pas à faire vivre
dignement sa population, les animaux sont le cadet de ses soucis.
Ce sont les volontaires travaillant dans le parc qui assurent la subsistance
de l'association en payant leur logement et leur nourriture au sein du parc.
Cet argent permet d'acheter la nourriture pour les animaux (un puma mange
un poulet par jour) et de payer dignement les quatre vétérinaires
boliviens qui y travaillent.
Néanmoins, le parc reçoit sans arrêt de nouveaux animaux.
Les boliviens sont friands de bêtes sauvages comme animaux de compagnie
et ils se rendent compte au bout de quelques temps que ce n'est pas pratique
de vivre avec un puma dans son appartement.
Les ocelots ou les singes arrivent souvent au parc très jeunes. La
mère ayant été tue, ces bébés ne peuvent
survivre seuls dans la jungle.
Le parc Machia fait face en ce moment a un problème
préoccupant : un projet de route amputant une partie du parc a été
validé par le maire du village. Malgré l'appui du président
de la république, les travaux ont commencé fin septembre 2010
et une partie des animaux a du être déplacée. Gato le
vieux puma aux pattes arrières atrophiées par une vie en cage
dans un cirque a été l'un de ces malchanceux. Il a fallu déplacer
sa cage dans une autre zone du parc et ces bouleversements l'ont beaucoup
perturbé.
Le sujet est chaud dans la région, les campesinos ont menacé
de massacrer les animaux si le parc s'opposait à la construction de
cette route. Des intérêts économiques sont en jeu dans
cette histoire et l'ONG ne peut légitimement pas s' opposer car elle
est simplement locataire de ces terres qui appartiennent à la municipalité.