Les
resistances indiennes
(© Ritimo, Ciip, septembre 2009)
Au-delà de ces multiples révoltes,
ne pas oublier le mouvement tranquille de « ré-indianisation » :
renouvellement des fêtes traditionnelles, par exemple celles du Nouvel
an aztèque et du Nouvel An maya, la remise en valeur des médecines
ancestrales, le surgissement des centres culturels indigènes à
Mexico, à la Paz, à Quito, à Santiago du Chili…
Avec l’affirmation sous-jacente et de plus en plus explicite, décomplexée :
nous sommes les premiers habitants de l’Amérique, nous sommes
toujours là. Et ce terme d’Amérique, les Amérindiens
le récusent, préférant depuis quelque temps celui de
Abya Yala, « Notre Terre ».
La situation actuelle
Incontestablement les Amérindiens restent parmi les plus pauvres du
continent américain. Selon le rapport de la Banque mondiale 1994-2004,
dans quatre des cinq pays concernés par l’étude, dans
cette période, « la proportion de la population indigène
soumise à la pauvreté n’a presque pas diminué ».
Les indicateurs de santé, d’éducation, de travail desenfants
ne sont guère optimistes. Par ailleurs, les Indiens, parce qu’ils
sont paysans, ruraux, pauvres, ont été les principales victimes
des guerres civiles qui ont éclaté ces dernières décennies,
comme au Guatemala (150 000 morts et 50 000 disparus). En effet,
au Guatemala, les populations indiennes ont été victimes de
véritables massacres durant la « sale guerre »
(années 1970-1990). Les peuples indiens sont des peuples fragiles,
premières victimes de la mondialisation et de l’exploitation
minière et pétrolière des multinationales. Exemple significatif :
au Pérou, les Indiens d’Amazonie ont manifesté deux mois
durant, en 2009, contre les compagnies d’exploitation pétrolière
et gazière [franco-britannique, brésilienne, argentine] qui
polluent gravement et détruisent littéralement leurs forêts
et leur environnement naturel. Les Indiens ont bloqué les routes et
les rivières… Des affrontements avec l’armée et
la police ont provoqué une cinquantaine de morts… Un exemple
parmi beaucoup d’autres. [Communiqué de Survival International
du 8.06.2009].