Dernier matin... Les pieds trempés depuis trois
jours, les nuits blanches, la faim et l'envie irrépressible d'une
douche brulante, et d' un chocolat chaud nous font accélérer
le pas.
A priori, aucune difficulté, que de la descente, ça va être
une bonne journée. Un détail sur notre topographie m'interpelle
tout de même : par rapport aux 10 kilomètres de descente, les
sept heures de temps annoncées me paraissent exagérées.
Ils ont dû se tromper. En effet, nous attaquons par trois cents mètres
de dénivelé positif bien raides à avaler au réveil
!
La suite s’avèrera plus conforme. Un beau sentier à
flanc de montagne nous offre une vue dégagée et ce n'est pas
les quelques passages dans la boue (m'en fous, je suis déjà
trempé) qui vont freiner notre enthousiasme. De plus, on aperçoit
le canal de Beagle au loin, signe qu’Ushuaïa est proche.
Soudain, le sentier oblique en direction d'une forêt dont les quelques
branchages en travers du sentier font de ce parcours un moment ludique.
Un peu plus loin, les fines branches laissent place à de petits troncs.
On enjambe, on contourne, on se dit que l'on n'avance pas bien vite, mais
la bonne humeur est toujours là .
