Une centaine de mètres de plus et une vision apocalyptique d' arbres centenaires tous abattus par le vent, la pluie et le sol détrempé nous atterre. La forêt est totalement ravagée, un véritable chaos, et notre sentier traverse ce champ de ruines. Il faut escalader les arbres morts, passer au travers des branchages, sauter dans la boue, ramper sous les troncs, le tout avec des sacs à dos qui nous déséquilibrent et s'accrochent à tout ce qui dépasse. Combien de fois aurait-on pu s'empaler ou se faire défigurer tant le parcours était digne des meilleurs entrainements des guerilleros ! Une heure trente pour faire 500 mètres dans cet enfer vert. Zéro perte humaine mais le matériel a beaucoup souffert Comandante. Les chaussures de Delphine, qui étaient déjà dans un état pitoyable, sont criblées de trous (au moins, c'est bon pour l'aération -je me comprends-). Quant à moi, un de mes fidèles bâtons de marche depuis 10 mois n'a pas survécu à une torsion de 180 degrés. Rupture nette, il n'a pas souffert.
Décidément, ce voyage nous réserve bien des surprises. Là où je m'attendais à souffrir le martyr à 5000 mètres d'altitude, tout s'est bien passé, et c'est ici, à côté d’Ushuaïa, à une altitude de 500 mètres en moyenne, que nous avons eu le plus froid et rencontré les pires difficultés.
Quelques heures plus tard, une fois douchés et réchauffés, nous nous remémorons cette aventure en dégustant une grosse part de gâteau au chocolat avec une indécente couche de crème fouettée, qui, celle-ci, est bien méritée.

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ITINERANCE-ANDINE
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