Le Pérou est maintenant transformé en centre d’opérations pour le Pentagone. Selon les registres du Congrès péruvien, entre 2004 et 2009, pas moins de 55’350 militaires états-uniens seraient entrés en territoire péruvien et, à partir de 2006, leur durée moyenne de séjour passe de 100 à 277 jours.
Les activités de ces patrouilles se concentrent dans des zones de fort conflit social (la jungle et sa périphérie) et consistent surtout en appui informatif et en entraînement contre le trafic de drogue.
Pour Fredy Otarola, député du Parti nationaliste péruvien (PNP), l’objectif caché est d’entraîner les frégates lance-missiles et autres unités navales de la 4e flotte états-unienne avec ses homologues péruviennes, les ports servant au réapprovisionnement des navires et au repos des équipages.
Et, advenant des « causes imprévues », dit-il, l’armée péruvienne peut inviter des militaires étrangers avec armes et navires de guerre sans l’autorisation du Congrès prévue par la constitution.
Le Pérou procède aussi à une intégration militaire croissante avec son voisin colombien : manœuvres communes dans les zones frontalières avec opérations aériennes, établissements de canaux de communications et de procédures de coordination, entraînement des états-majors, etc.
Les présidents Garcia et Uribe justifient ce rapprochement militaire par des « problèmes communs » comme le trafic de drogue et la présence de guérillas.
À propos de ces dernières, les médias colombiens et péruviens prétendent que la guérilla colombienne des FARC a réussi à faire renaître de leurs cendres ses homologues péruviennes du Sentier lumineux et du Mouvement révolutionnaire Tupac Amaru à qui, après les avoir déclarées vaincues, on impute maintenant la responsabilité du moindre acte de violence.
L’hiver dernier, quatre manœuvres militaires conjointes colombiano-péruviennes avaient lieu précisément dans la région où opèrent les unités états-uniennes et les pseudo-guérillas.
Le spécialiste en matière de sécurité, Ricardo Soberon, croit que ces manœuvres « ratifient l’alliance entre la Colombie, le Pérou et les États-Unis », ces derniers profitant d’un traité de libre-échange générateur de mécontentement et de conflits sociaux au Pérou « pour consolider leur stratégie militaire en Amérique du Sud ».
Il s’agit là, poursuit-il, d’un coup très dur porté à la stabilité régionale et à la formation du Conseil de défense sud-américain qui a, entre autres objectifs, celui de diminuer les ingérences étrangères dans la région.



ITINERANCE-ANDINE
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